… à l’occasion de la troisième formation d’Introduction à la Open Dialogue Therapy.

Je pense que l’accompagnement d’une personne n’est pas une aide mais un passage de la vie de cette personne pour qu’elle accomplisse ce qu’elle a à accomplir. C’est-à-dire que l’aide pouvant être mal perçue, j’aimerais dire que c’est comme une voie naturelle.

La folie, étant définie comme un trouble mental, n’est pas bien vue aujourd’hui alors que c’est une ressource de la vie qui donne des nouveaux sens. Le problème est quand l’on commence à tourner en rond dans les délires et que des symptômes qui commencent à devenir difficiles à vivre apparaissent.

C’est là où l’intervention d’Open Dialogue est intéressante. Elle ouvre à cette personne une possibilité de s’exprimer, peut-être d’être comprise et de révéler à une autre personne sa vision des choses. Et c’est là où se trouve l’importance de la situation, puisque cette personne n’a peut-être jamais parlé de ce qu’elle ressentait.

J’ai trouvé dans les exercices que l’on a pratiqués, que l’on ressortait beaucoup le positif et qu’on remarquait beaucoup les émotions du discours. Et je pense que cette personne ne voit pas forcément le beau coté des choses ou, en tout cas, qu’elle ne veut pas voir. Cela peut lui ouvrir de nouvelles portes et une certaine confiance vis-à-vis des autres. Je pense aussi aux cultures chamaniques où une personne parle de ce qu’elle vit et qu’on lui annonce que c’est quelqu’un de spécial. On lui indique alors la voie à prendre et ainsi elle accomplit des choses merveilleuses.

C’est là où je trouve l’hospitalisation terrible puisqu’une personne unique est brutalement coupée à sa personnalité, sa joie qu’elle pouvait trouver dans les sens qu’elle mettait à ses visions, ses réflexions qu’elle a eues et, à la sortie de l’hôpital, on se retrouve nu. Nous ne savons plus qui on est, nous avons tout oublié. Ce n’est souvent pas ce que l’on veut.

C’est une réflexion que j’ai eue avec ma mère après les deux jours d’Open Dialogue, qui me touche – puisque j’aurais bien voulu que dans ma situation cela se passe comme ça – et que je voulais partager. Avoir été pris autrement aurait pu me permettre de construire quelque chose autour de ce qu’aujourd’hui j’appelle une maladie et d’intégrer ce que j’ai vécu à mon existence au lieu de vouloir l’effacer.

Je voulais aussi remercier l’équipe d’Open Dialogue car elle m’a montré une voie différente, une voie qui va m’aider à l’arrêt des médicaments, mais aussi, j’ai pu comprendre que je n’étais pas tout seul et qu’il y avait des personnes avec qui parler. C’est aussi une nouvelle façon de parler que j’ai découverte.
 

Merci.

Chaleureusement,

Corentin.